Luciano Pavarotti



«Vous n’avez pas besoin d’un cerveau pour écouter de la musique»


« Avec l’opéra, comme dans tout art de scène, pour être très

demandé et bien payé vous devez bien sûr être bon, mais vous devez aussi être célèbre. Ce sont deux choses différentes. »


La devise de Pavarotti  : cercare ad aiutare I giovani. Chercher à aider les jeunes



PAVAROTTI : LA SUPERSTAR DE L’OPERA DE NOTRE EPOQUE

Luciano Pavarotti est la superstar de l’opéra de notre époque : c’est le ténor le plus connu au monde. Comme Caruso, il a réussi à se faire connaître même par ceux qui ignorent tout de l’art lyrique.


Pavarotti c’est quarante années de succès grandissant, de sa prestation remarquée dans La Bohème en 1961 jusqu’à ces fameux concerts Pavarotti & Friends. C’est le premier ténor moderne à être sorti des salles d’opéra :il a donné des concerts dans des stades et des parcs (il a réuni 500 000 personnes à Central Park en 1993), participé à des émissions de télévision grand public et puis surtout, il a chanté avec des artistes pop. Italiens, comme Zucchero et Lucio Dalla bien sûr, mais aussi internationaux comme Madonna, Paul McCartney, les Spice girls, Bryan Adams, Elton John et Sting (image ci-contre), pour ne citer qu’eux.

D’ailleurs, à propos de Sting, Pavarotti a dit « quand ces jeunes regardent leur héros monter en scène avec ce gros chanteur d’opéra, et que tous se mettent à chanter « La donna è mobile », ils peuvent se dire, « eh, si Sting peut chanter ça, cette musique n’est peut-être pas si moche ! »



C’est de cette manière qu’il a réussi à vraiment élargir le public de l’opéra car selon lui les chanteurs pop touchent infiniment plus de monde que les chanteurs d’opéra. Il a aussi voulu faire passer le message qu’il n’est pas besoin d’être démodé, excentrique ou bizarre pour aimer l’opéra, qu’on peut en être passionné et aimer le sport, la musique populaire, la bonne chère et les jolies femmes. 



C’est La fille du régiment de Donizetti qui a fait de lui une superstar de l’opéra en 1972 au Met : « On croyait que c’était impossible à chanter et quand je l’ai fait, on m’a traité comme Lindbergh après sa traversée de l’Atlantique ».

 


La beauté et l’originalité de sa voix sont bien sûr la base de son succès, mais il a aussi su se forger une image, un style à lui. Comme Caruso en son temps, il a très bien compris l’importance de la publicité, des media et du marketing, et très bien su les utiliser. En fait, il a tout simplement popularisé son art à travers la médiatisation de sa personne, et c’est là sa plus grande fierté. Il est par conséquent le seul à avoir une telle reconnaissance internationale. En 1999 et en 2001, le ténor a été remercié par les Nations Unies pour ses actions en faveur de la paix dans le monde et pour les fonds qu'il a réunis pour l'agence des réfugiés.

Cavalier émérite, Luciano Pavarotti, a organisé un grand concours international d'équitation, le Prix Pavarotti. Il aurait dépensé environ deux millions de dollars pour construire un champs de course à Modène.


Cela a aussi fait de lui l’un des artistes lyriques les mieux payés au monde : il a été le premier ténor à exiger dès le départ des cachets de 20 000$, pour finir à 200 000$ dans les récitals en solo. Il a touché plus d’1 million de dollars pour les retransmissions des concerts des trois ténors à travers le monde. Il est resté 40 ans avec la même maison de disque, Decca, ce qui est un record. Il est l’artiste classique le plus populaire de l’histoire du disque.



PAVAROTTI ET LES TROIS TENORS

On ne peut pas parler de Pavarotti sans parler des trois ténors : c’est le trio le plus célèbre de l’opéra.

L’aventure a commencé à Rome en 1990, à la fin de la coupe du monde de football, et à l’époque, ni Luciano Pavarotti ni José Carreras ou Placido Domingo n’avaient envisagé un tel succès.


Les ventes du CD ont en effet dépassé les 11 millions d’exemplaires ! C’est le disque de musique classique le mieux vendu de tous les temps.


Le morceau de la coupe du monde, « Nessun Dorma », est resté cinq semaines au top des charts britanniques et pour les anglais ce morceau est par conséquent devenu indissociable du football et de Pavarotti.


Après un tel triomphe les trois ténors récidivent à Los Angeles, puis à Paris, en chantant sous la Tour Eiffel. Ces concerts retransmis en direct sont suivis par plus de deux milliards de téléspectateurs.

L’OPERA DANS LE SANG

Cette réussite phénoménale, est un vrai conte de fées pour ce fils d’une famille modeste de Modena.

On peut dire qu’il avait « l’opéra dans le sang », puisqu’à six ans il a grimpé sur la table de la cuisine pour chanter et qu’il a annoncé à tout le monde, que quand il serait grand, il serait ténor. C’est lui d’ailleurs qui a dit « L’opéra est le sang des italiens, en tout cas le mien et celui de beaucoup d’autres ».


Riccardo du Bal Masqué, Rodolfo de La Bohème et Nemorino de L’Elixir d’Amour (ci-contre). D’ailleurs Pavarotti adore le personnage de Nemorino, parce qu’il se retrouve en lui :comme lui c’est un garçon très simple venu de la campagne, mais avec une grande intelligence et qui finit par gagner.

CONCLUSION

Récemment, le ténor a annoncé qu'il prendrait sa retraite en 2005 et a depuis commencé un tour du monde d'adieu. Mais le ténor italien est atteint d’un cancer. « J'ai besoin maintenant de l'aide de Dieu », a confié le septuagénaire dans le quotidien milanais Corriere della Sera. « Et il semble que Dieu m'a accordé cette aide », a dit Luciano Pavarotti, actuellement en convalescence en Italie après une opération subie à New York au début juillet. Dans sa maison, le chanteur évolue en fauteuil roulant.

 








 

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