LE MONDIAL DE 1982 |
Troisième victoire italienne
L’affiche du Mondial Espagnol de 1982 : un dessin de Miro.
Quarante-quatre ans et beaucoup d’eau (pas toujours très claire) se sont écoulés depuis 1938, et aucun tifoso, en cette année 82, ne croit en la victoire de l’Italie pour cette 11ème édition du mondial espagnol. Surtout après la défaite 2-0, au parc des Princes contre la France, première défaite de la squadra devant les coqs depuis 62 ans, avec un super Platini. Il francese signera plus tard à la Juventus avec le succés que l’on sait … mais revenons au mondial : le 14 juin à Vigo pour son premier match l’Italie rencontre la Pologne.
L’Italie
n’est pas dans un bon jour et ne veut pas perdre.
La
Pologne n’est pas plus courageuse , le mach se termine sur un
ennuyeux 0-0 les tifosi ne sont pas rassurés .
Le deuxième match a lieu le 18 juin contre le Pérou, et là une victoire pourrait relancer la squadra. Conti ouvre le score à la 16 ème minute, mais l’Italie joue mal et est recroquevillée sur son but. Et Collovati marque contre son camp à la 84 ème minute. Encore un match-nul la presse italienne se déchaîne contre l’entraîneur Bearzot .
Tant
pis c’est sûr, c’est contre le Cameroun le 23 juin que
l’Italie va gagner et passer ce maudit tour, mais le même
scénario se reproduit, l’Italie joue la peur au ventre.
Graziani marque à la 61 ème, ça y est, c’est la
qualification, mais une minute plus tard M’Bida égalise, les 28 minutes restantes seront longues et stressantes pour les
azzurri. Quand l’arbitre siffle la fin du match l’Italie
est qualifiée à la différence de but, que ce fut
laborieux !
Pour protéger l’équipe Bearzot décrète
un "silenzio stampa" jusqu’à
la fin du tournoi .
Sur la route du titre suprême se dressent maintenant deux adversaires de taille : le champion du monde en titre de 1978.
L’argentine, et le favori de l’épreuve le Brésil de Flaco et Zico. Et pourtant par deux fois le miracle eu lieu, grâce notamment, a un super Paolo Rossi auteur de 3 buts contre le Brésil, un grandissimo Dino Zoff, et un Claudio Gentile plus teigneux que jamais devant l’Argentine de Maradona.
Le premier pas victorieux de l’Italie sur la route de la troisième étoile fut la victoire sur l’Argentine 2-1.
La plus belle et la plus inattendue des victoires de ce Mondial 82 fut celle obtenue contre le grand Brésil 3-2
Le 8 juillet, en demi-finale, l’Italie retrouve les Polonais privés de leur stratège Boniek. L’Italie, forte de ses victoires précédentes sur l’Argentine et le Brésil, joue vite et bien et par deux fois, Paolo Rossi envoie les azzurri en finale d’un mondial pour la quatrième fois de leur histoire .
Le 11 juillet 1982 à Madrid, la finale oppose l’Italie à l’Allemagne devant le roi d’Espagne et le plus aimé des président italiens, Sandro Pertini .
L’Allemagne est diminuée par sa demi-finale controversée remportée contre les Français.
Mais dès le coup d’envoi, les Italiens mordent plus dans le ballon, il ne veulent pas rater cette chance unique de ramener le trophée 44 ans après les Pozzo, et autre Orsi.
L’Italie forte de sa supériorité physique, et technique, domine les Allemands et obtient même un rigore à la 22 ième que rate Cabrini , mais il est inscrit que l’Italie ajouterait une troisième étoile à son maillot , Paolo Rossi à la 56 ième, Tardelli à la 69, Altobelli à la 80 signent la victoire définitive de la squadra .
L’Italie gagne 3-1, le capitaine Zoff soulève la coupe du monde à plus de 40 ans, qui ne s’appelle plus Jules Rimet, qu’importe, des millions d’Italiens dans le monde entier, descendent dans les rues, pour faire une fête d’anthologie, et en cet été de 1982 Antonello Venditti nous chante "viva L’italia"
A quand la prochaine coupe …..
Bruno Conti donnant le tournis aux Allemands lors de la finale.
El
Pablito il goleador
Paolo Rossi est le grand protagoniste de ce mondial 82, meilleur buteur et ballon d’or de la même année "Pablito" revient de loin après le scandale du totonero où il en fut impliqué.
Marco Tardelli hurle sa joie après son but personnel inscrit en finale contre les Allemands.
Marco Tardelli embrassant le Monde en 82 |
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Le dur-à-cuire, l’intraitable Claudio Gentille, celui qui musela le prodige Diego Armando Maradona ne peut retenir son émotion en soulevant le trophée sculpté par un autre Italien : Silvio Gazzaniga.
L’équipe championne du Mondial 82
en finale devant l’Allemagne 3-1
Symbole de l’Italie qui gagne de ce Mondial 82 : premier Italien et tifoso de la squadra : le président de la république Sandro Pertini. |
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"Vai Enzo : il cielo di Madrid e tuo"
Il mister Enzo Bearzot porté en triomphe par ses joueurs en ce début de mois de juillet.
Le capitaine de 40 ans Dino Zoff soulevant la coupe du monde 44 ans après la squadra de Pozzo.
Dino Zoff : Recordman des sélections en équipe d’Italie avec 116 sélections sous le maillot bleu azzurro.
Détenteur du record du nombre de minutes inviolées dans les buts de la squadra : 1040 minutes.
Un des grands protagonistes de ce mondial : Gaetano Scirea champion du monde de 82 et défenseur de grande classe de la squadra, disparu tragiquement en 1989.
La rosa de l’Italia de 1982.
La pipe symbole de la tranquillité de Enzo Bearzot.
Le bonheur se lit sur le visage des trois protagonistes de la victoire de 82 : Dino Zoff, Sandro Pertini , Enzo Bearzot de retour aux pays le devoir accompli.
Le V de la victoire de Enzo Bearzot embarqué sur la fusée du Mondial conduite par Sandro Pertini, direction l’espace, à la conquête de la troisième étoile.
L’enthousiasme des tifosi italiens se déchaîne dans toute la péninsule au soir du 11 juillet 82 à 21 h 50. Après 44 ans d’attente l’Italie est allègre.
Enzo Bearzot
La
scène se passe dans l'avion de la présidence de la République italienne. Nous
sommes le 12 juillet 1982. L'appareil vient à peine de décoller de Madrid à
destination de Rome. Autour d'une table, au début de la cabine, quatre hommes
jouent aux cartes. Un peu à l'écart, le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA
trône sur une petite table. Sacrés champions du monde la veille, Dino Zoff et
Franco Causio sont à la peine. Il est vrai que Sandro Pertini, président de la
République et le commissaire technique de la Nazionale, Enzo Bearzot,
son éternelle pipe vissée à la bouche sous son nez de boxeur, sont des grands
techniciens du scopone (jeu de cartes traditionnel italien).
Cette
scène illustre parfaitement la personnalité de Bearzot, sans doute l'entraîneur
le plus aimé d'Italie. Avant tout humain, toujours très proche de ses joueurs,
Bearzot a toujours privilégié le côté ludique sans jamais se laisser influencer
par l'importance de l'enjeu de ce qui n'est avant tout pour lui qu'un simple
jeu.
Un entraîneur qui a du flair
Originaire
de Ajello del Friuli, dans la province d'Udine, il a effectué une très honnête
carrière de footballeur professionnel jouant au plus haut niveau pendant plus
de quinze ans, avec comme principal titre : une sélection en 1955. Ce milieu
défensif a fait l'essentiel de sa carrière à l'Inter Milan et au Torino, après
avoir fait ses premiers pas en 1946 en Serie B avec la Pro Gorizia.
Il
met un terme à sa carrière de joueur en 1964 et entame immédiatement celle
d'entraîneur avec son club comme préparateur des gardiens, puis comme
entraîneur adjoint. Après une rapide expérience à Prato (Serie C) il est
finalement nommé responsable technique de l'équipe espoirs d'Italie (à l'époque,
les moins de 23 ans).
Son
ascension se poursuit au pas de charge et il devient rapidement adjoint du
commissaire technique Ferrucio Valcareggi qu'il assiste aux Coupes du Monde de
la FIFA, Mexique 70 et Allemagne 74. Après l'échec du mondial allemand et un
bref intermède assuré par Fulvio Bernardini, il devient à son tour commissaire
technique (nom donné à l'entraîneur-sélectionneur de la Squadra azzurra)
en 1975, une fonction qu'il assurera jusqu'en 1986 avec un bilan assez
exceptionnel de 51 victoires, 28 nuls et 25 défaites en 104 matches sur le banc
de la Nazionale.
Face aux critiques, l'Italie
s'enferme
Pour
jeter les bases d'un nouveau groupe, le sélectionneur s'appuie tout
naturellement sur une base de joueurs issus de la Juventus Turin qui domine la
Serie A. A la Coupe du Monde de la FIFA, Argentine 78, l'Italie présente un
tout autre visage, développant un jeu beaucoup plus attractif grâce à
l'influence de jeunes pousses prometteuses comme Paolo Rossi et Antonio
Cabrini.
En
vue de la Coupe du Monde de la FIFA 1982, Bearzot construit son groupe avec
patience, indifférent aux critiques qui s'abattent sur lui après l'échec de la Squadra
au Championnat d'Europe des Nations organisé en 1980 par l'Italie. Malgré les
résultats décevants dans les matches de préparation, Bearzot fait la sourde
oreille, conforte son groupe et refuse d'y incorporer des nouveaux joueurs
comme le milieu offensif de l'Inter Milan Evaristo Beccalossi et Roberto
Pruzzo, l'attaquant de la Roma.
D'autant
que Bearzot donne un nouveau gage de sa confiance aveugle dans son groupe en
sélectionnant Paolo Rossi revenu à la compétition depuis deux mois à peine
après deux ans de suspension en raison de son implication dans le scandale des
paris sur le football.
Les
critiques redoublent après le tour préliminaire où l'Italie se qualifie
difficilement pour les huitièmes de finale après trois matches nuls décevants
contre la Pologne, le Pérou et le Cameroun, et encore, grâce à une meilleure
différence de buts par rapport aux Africains. La presse est alors déchaînée,
d'autant que Rossi n'a pas marqué le moindre but. Dans la retraite de Vigo,
Enzo Bearzot, pour éviter tout risque de polémique, refuse toute rencontre avec
les médias (ce qui était encore autorisé par le règlement de la FIFA). Bearzot
profite des trois jours de repos pour ressouder son groupe, effectuant un
colossal travail sur le plan psychologique.
Bearzot porté en triomphe
Pas
un Italien ne croit alors dans les chances de la Squadra. D'autant que
pour arriver au bout, l'Italie va devoir éliminer l'Argentine, le champion
sortant renforcé par un jeune espoir nommé Diego Armando Maradona, puis, en cas
de victoire, le Brésil qui aligne cette année sa deuxième équipe la plus forte
de tous les temps après 1970 avec Zico, Falcao, Socrates, Cerezo, Junior ou
Eder.
Mais
parfaitement regonflés par leur entraîneur, les Italiens vont retrouver leurs
vieux réflexes. S'appuyant sur un Zoff, intraitable dans le but, les Azzurri
vont exploiter le moindre espace pour placer des contres meurtriers et écarter
des Argentins pêchant par excès de confiance (2-1). Mais toujours pas le
moindre but de Paolo Rossi. Qu'importe, Bearzot persiste et donne une dernière
chance à son buteur à la poudre mouillée.
Et le
5 juillet, pour une finale avant la lettre dans le stade Sarria de Barcelone,
les tifosi croient subitement au miracle. Par trois fois "Santo"
Paolo crucifie le Brésil (3-2) donnant ainsi raison à son entraîneur qui l'a
toujours soutenu contre vents et marées. La machine est lancée. Rien ne pourra
plus l'arrêter.
Rossi
trouve à deux nouvelles reprises le chemin des filets contre la Pologne en
demi-finale (2-0) et le 11 juillet, en finale, il ouvre la voie du succès à la Squadra
qui domine facilement une équipe d'Allemagne (3-1), usée par sa demi-finale à
sensation contre la France. Au coup de sifflet final, Bearzot est porté en
triomphe par toute l'équipe, 44 ans après Vittorio Pozzo.
Le troisième titre tant attendu de
l'Italie
Ce
titre couronnait sept années de programmation technique où tous les postes
avaient été doublés. Mais Bearzot, jouant à fond sur son charisme et sur son
abnégation dans le travail, s'était surtout efforcé à construire un groupe élargi
plutôt qu'une simple équipe. En onze ans à la tête de l'équipe d'Italie, il a
laissé une trace profonde servant de base de travail pour des générations
d'entraîneurs comme ce fut le cas pour Azeglio Vicini, son successeur.
Après
l'échec à la Coupe du Monde de la FIFA, Mexique 86, Bearzot avait préféré
quitter ses fonctions. "Pour moi c'était une vocation qui, au fil des ans,
est devenue une profession. Aujourd'hui je ne retrouve pas les valeurs de mon
époque. En raison du développement du football et de l'arrivée de puissants
sponsors, l'argent a modifié bien des paramètres. Enzo Bearzot avait décidé de prendre du recul pour se consacrer à
ses chers livres de littérature classique.
"Bearzot a été un grand. Le meilleur technicien du football italien
après Vittorio Pozzo.
L'entraîneur en bref
Carrière d'entraîneur
Equipes nationales
. 1969 - 1974 : Italie (équipe semi-professionnelle)
. 1970 : Italie (adjoint de Ferrucio Valcareggi durant la Coupe du Monde de la
FIFA)
. 1974 : Italie (adjoint de Ferrucio Valcareggi durant la Coupe du Monde de la
FIFA)
. 1975 - 1977 : Italie (Responsable technique en compagnie de Fulvio
Bernardini)
. 1977 - 1986 : Italie (Commissaire technique)
. 1969 - 1975 : Italie (U-23)
. 1977 - 1986 : Italie
Palmarès
international
Vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982
Clubs
. 1964 - 1967 : Torino (équipes de jeunes)
. 1967 - 1968 : Torino (entraîneur des gardiens de l'équipe professionnelle)
. 1968 - 1969 : Pro Prato A.C.
Palmarès en club Néant
Carrière de joueur
1 sélection avec l'équipe d'Italie
Clubs
1946 – 1948 : Pro Gorizia (Serie
B) .1948 - 1951 : Inter Milan
1951 - 1954 : Catania . 1954 - 1956 :
Torino
.1956 - 1957 : Inter Milan
. 1957 - 1964 : Torino
MG
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1934 |
1938 |
1982 |